Depuis plusieurs années, mon épouse regrettait de ne pas encore connaître Rome.
Ce mois de mai, nous avons donc décidé de sauter le pas, de descendre avec le Calif vers la Ville Eternelle, puis de prolonger cette incursion dans le sud, par une visite des Pouilles.
Ce fut génial !...
Nos habitudes sont de faire un maximum de camping « sauvage », ce qui n’est pas trop difficile dans les pays que nous visitons le plus souvent (France, Espagne, Portugal). Mais en cherchant un peu sur Google Earth, on constate immédiatement que les spots idéaux en pleine nature n’abondent pas en Italie. D’autant plus qu’on y va généralement plus pour visiter des villes, des musées et des églises, que pour explorer une nature vierge et inexplorée. Le pays est très habité, partout sauf en montagne. Pas de déserts des Tabernas ou de Gorafé, peu de traversées de parcs nationaux, ou de parcours plus aventureux…
Nous nous sommes donc rabattus, plus souvent que d’habitude, sur des campings, très corrects par ailleurs.
Nous démarrons le 1er mai de notre maison dans le Tarn, via Montpellier et l’autoroute de la Riviera. Pas de camions, trafic fluide. Tout va bien.
1ère nuit : bivouac sauvage près de Cogoleto. En roulant sur l’autoroute vers Gênes, on se dit que cela ne va pas être possible, mais en sortant à Cogoleto et en montant vers Protozanino, il y a un bon spot au point 44°23’39.30’’N 8°37’05.89’’E, ou plus loin vers l’ermitage de Deserto (après Sciarborasca) au point 44°23’52.00’’N 8°35’01.82’’E. Première pizza.
2ème à 6ème nuits : camping Village Flaminio, au nord de Rome, mais à l’intérieur du grand ring. Référence trouvée dans un post de Criticakouatique (que je remercie au passage) de juin 2015. Excellent ! Propre, confortable, sanitaires luxueux (+ fonds de musique classique ou opéra) et d’une propreté redoutable (25€/nuit + taxe communale, pour le Calif et 2 adultes, mais c’était une semaine promotionnelle de début mai). Le camping se trouve à proximité d’une gare de train urbain, à 20 minutes à peine de la Piazza del Popolo. Directement en sortant de la gare terminus, à gauche, il y a la station de métro. Au bureau d’information du Flaminio, on vend des pass de toutes sortes pour tous transports 24, 48, 72h ou une semaine. Combiné ou pas avec des bus hop in/hop off à impériale. Tout cela à des prix corrects. Facile ! Voir
http://www.villageflaminio.com/fr/Nous avons donc visité Rome en long en large et en travers, tout en évitant les musées trop courus et le Colisée. Passé l’âge de poireauter des heures dans les files… Notre but étant de prendre l’ambiance de Rome, nous avons donc flâné et adopté rapidement un rythme quotidien de cabotage curieux, avec marche ou liaisons, trattoria ou ristorante, café espresso 1 heure plus tard, puis gélatéria, etc… De plus, nous avons été servis par une météo de rêve.
Je ne vais pas vous décrire Rome ! Impossible. Mais vous trouverez une foultitude de photos en annexe à ce post. J’ai trouvé le Guide du Routard de Rome pas trop mal fait.
7ème nuit : Plongée dans le sud, liaison vers le parc national de Dolimiti Lucane, dans la Basilicate, au sud-est de Naples, après Potenza. On se trouve en pleine montagne, en pleine nature. Nous avons trouvé un spot idéal, sur un parking isolé et vide, au bout d’un chemin de terre très praticable, le long d’une rivière où nichent des cigognes noires. 40°32’43.92’’N 16°04’01.98’’E, à retenir.
De là, nous visitons deux petits villages que recommande le Guide du Routard (Pietrapertosa). Ensuite nous continuons vers Matera, une ville semi rupestre, à moitié creusée dans le tuf. Spectaculaire ! Un des plus beaux sites visités. Ensuite nous poussons jusque Craco, une ville en tête de piton, complètement abandonnée pour cause de glissement de terrain. Spécial, inquiétant. (voir photos).
Il est tard, et nous devons rallier les Pouilles et d’abord Alberobello, la ville aux trulli.
8ème nuit : Nuit tombée, nous trouvons à Alberobello le camping Bosco Selva, correct, sans plus, et d’autant plus praticable qu’à cette saison, il est désert. Enfin, les douches sont chaudes et les sanitaires propres, c’est déjà cela !
Le lendemain matin, nous visitons Alberobello, piège à touristes, mais incontournable. Il fait gris, avec de temps à autre, une petite ondée. Nous continuons alors vers les villes de Locorotondo (bien), Cisternino (mieux) et Ostuni (magnifique, à ne pas manquer). Bon, les villes médiévales et les cathédrales ou églises baroques, on commence à connaître. Mais Ostuni est comme un mirage blanc, avec à l’intérieur de ses murailles, un centro storico et une cathédrale superbes.
9ème nuit : Nous dépassons Lecce et continuons vers Leuca. A Zollino, nous trouvons un spot dans une sorte de parc au point 40°12’34.14’’N 18°15’10.51’’E (trouvé par Park4night). Spot de dépannage. Tranquille, mais pas très isolé.
Le lendemain, nous improvisons. Mon épouse a repéré dans le Guide du Routard une petite ville qui a l’air sympa. Il s’agit en fait de Nardo. Effectivement, le centre est une merveille baroque, un peu vieillotte, relativement déserte, avec une ambiance mélancolique, fascinante… A voir.
Puis nous fonçons vers Gallipoli, une très belle ville de bord de mer, perchée sur une presqu’île au large de la nouvelle ville. Trrrès sympa ! Nous continuons alors vers Leuca et prenons la route en corniche vers Otranto (bof), puis atterrissons au nord d’ Otranto, le long de la mer.
10ème nuit : Nous trouvons un spot de bivouac en bord de mer dans une petite pinède à Sant’Andrea au point 40°15’12.07’’N 18°26’44.04’’E (trouvé aussi par Park4night). Il faut dire que le coin est bourré d’interdictions en tous genres. Le lendemain matin, nous avons vu passer au ralenti une patrouille de carabinieri 5 minutes après que nous ayons décampé vers un parking autorisé, à 8h AM. Ouf ! Je n’oserais donc pas recommander ce spot aux « non-joueurs ».
Comme prévu, nous arrivons à Lecce, pour y passer la journée. Magnifique ville, « Florence baroque » comme dit le Routard. Eglises, palais, ruelles sympas, ruines romaines, animation et ambiance bien italienne. Piazza Sant’Oronzo, à midi pétant, tous les jours, est diffusé un grand air d’opéra chanté par une gloire locale. Une halte à retenir.
11ème nuit : Nous quittons Lecce pour le Promontoire de Gargano, mais nous sommes en retard, suite à des arrêts à Monopoli, joli petit port enserré dans les murailles, et Trani, dont on fait le tour du port à la recherche d’une boulangerie. Deux petites haltes qui mériteraient plus de temps… Pour loger, nous devrons nous contenter d’un camping immense et désert juste avant Manfredonia. Mais rien à redire : propre, sanitaires fonctionnels, emplacement sous les arbres, et pas cher du tout. Par contre, je ne voudrais pas y passer pendant la saison : ce doit être une foire pas possible.
Au petit matin, nous partons pour faire la route en corniche de Manfredonia à Vieste, puis Peschici où nous déjeunons. Paysages absolument fabuleux. Superbes vues, villages sympas, et proximité de forêts et sites à promenades qui invitent à revenir pour un séjour plus long dans la Foresta Umbra. La région n’est quasiment pas bétonnée, le littoral est on ne peut plus sauvage. Le pied !
Bon, il faut bien rentrer…. De Peschici, nous retrouvons assez rapidement l’autoroute vers Pescara, puis Rome. Nous traversons donc l’Appenino centrale, où les sommets sont encore bien enneigés.
12ème nuit : La nuit tombe. Nous sortons de l’autoroute A24 à la hauteur de Tivoli et trouvons in extremis un parking désert à proximité d’un aqueduc romain. Nous y passerons une nuit tranquille, sans savoir si c’était privé ou non. Le lendemain matin nous comprendrons que c’était effectivement privé… Mais pour ceux que cela intéresserait, il y a un immense parking de covoiturage à la sortie d’autoroute de Castel Madama, pour dépannage éventuel.
13ème nuit : Après avoir roulé gentiment toute la journée, nous revenons à Gogoleto, passé Gênes, pour loger où nous avions déjà passé la nuit à l’aller.
Ensuite, retour chez nous dans le Tarn, avant de renter en Belgique une semaine plus tard.
Conclusions :Superbe voyage, surtout à cette saison. Début mai est considéré là-bas comme hors saison. Fréquentations et tarifs sont en conséquence. Pourtant, nous avons profité d’un temps superbe, à part quelques rares averses dans le sud.
Le pays est très cher. A moins de manger des pizzas tous les jours, les restos coûtent 50 à 100€ (pour deux) soit bien plus qu’en France, Espagne ou Portugal. Pour le fuel, compter 0.15€/l de plus qu’en France. Pour les péages sur autoroute, on passe en classe 2, au lieu de 1 en France : cela finit par douiller, à la fin… Par contre, les rares campings que nous avons essayés étaient relativement bon marché (hors saison). Enfin, TOUS les parkings sont payants , et pas vraiment bon marché…
Les routes, dans le Basilicate et les Pouilles, sont infectes, pleines de trous et de bosses. On s’y croirait en Belgique. A croire qu’il y gèle et dégèle sans arrêt. Dans le sud, il y a beaucoup de petites voies rapides, relativement récentes, mais aussi bosselées que gratuites.
Les traversées de petites villes sont plutôt pénibles, avec carrefours nombreux, sans visibilité. La conduite est « méridionale » mais pas vraiment stressante ou dangereuse. Ne pas se risquer en voiture dans les centros historicos, évidemment…
Tous ces inconvénients ne sont rien à côté du plaisir des découvertes et des ambiances locales. Ceux qui ont eu la patience de me lire jusque là, pourront jeter un coup d’œil aux photos qui parlent d’elles-mêmes et dont voici le lien :
https://goo.gl/photos/yKPhFHdLjRM73Pbr8Bon, généralement, si je ramène beaucoup de photos, c'est que cela m’a plu… Ici, j’en ai gardé 632...!
Cordialement,
Luc