17 juin 2015 Oslo : de la marche
Ici, le premier bruit apparait à 7h25, donc pas trop besoin de batailler pour dormir d'avantage. Qu'a cela ne tienne, je file à l'unique douche du parking à camping car, et ne fait pas très longtemps la queue. Par contre faute de pièce de 10 couronnes norvégiennes, c'est une douche revigorante à base d'eau froide que je prends. AHh que c'est bon cette fraicheur (en même temps je n'ai pas le choix). Petit déjeuner sur cette longue terrasse en teck qui sert aussi de quai à bateaux dans cette marina, où les premiers céistes s'entraînent. Par contre, contrairement aux autres jours, c'est avec un ciel trés couvert que commence la journée, ne me faisant pas regretter la visite du tremplin la veille.
Allez on s'équipe, double sweat (un pour protéger l'appareil photo), et on commence cette journée de visite d'Oslo. Première étape le parc Vigeland. Sur le chemin, je reçois une touchante (voir émouvante) proposition suite à la perte de mon vélo, et ça fait du bien de se savoir entouré de personne généreuse, le coeur sur la main.
Vigeland Gustav, est un artiste norvégien qui s'est fait épaulé durant sa jeune carrière par les aristocrates de l'époque, car aucune bourse des arts n'existait à l'époque. Il reçu des subventions qui lui ont permis de voyager à travers l'Europe et notamment 3 ans à Paris sous la coupe d'un certain Rodin. Ses oeuvres sont vraiment humaines, tant l'expression des corps et des visages sont troublants. Ce parc à sa mémoire, est le rassemblement de nombreuses de ses oeuvres autant en pierre qu'en bronze. Pour la partie "pierre", ce sera un obélisque de corps enchevêtrés s'élevant, pour former une tour de corps nus, tout âge confondus. Tout autour, il y a des scènes de la vie, allant de la naissance, à la mort, en passant par l'enfance, la trahison, la réconciliation, le conseil, la peur.... Ces statues sont presque de tailles humaines. La pierre blanche permet l'expression du visage et le détail des corps et des mouvances. Pour le bronze, c'est principalement une vasque portée par 6 hommes d'où déborde de l'eau dans un bassin, dont les flancs sont parsemés de scènes tristes ou sauvages. Le long du pont enjambant le lac, de part et d'autres, des humains sont représentés jouant avec leurs enfants, ou témoignent d'un sentiment. Je retrouves certaines de ses oeuvres ailleurs en ville.
Biensûr la météo, s'est dégradée pendant ma visite du parc, pluie fine est devenue lourde.
Je poursuis tout de même, entre les gouttes, sur le Palais Royal. Noble édifice sans chichi, avec ses gardes, dont certains de sex féminin (ça fait toujours plaisir de voir une femme sur armée d'un fusil d'assaut avec visée et grosse lame de Rambo en guise de baïonnette. Bref, pas trop à s'attarder, étant donné l'austérité du lieu.
Malgré tout, ça fait un bon moment que j'essaye de voir un automate bancaire, mais rien à l'horizon. Les norvégiens paieraient différemment que nous autres? Un tour au Centre des Prix Nobel, pour acheter l'Oslo Pass, précieux sésame, pris pour deux jours, m'offrant la gratuité des transports et de tous les musées. La visite des lieux est courte. Mais la délicate hôtesse, me décrit le lieu où je vais pouvoir retirer de l'argent et faire de la monnaie en pièce de 10 Krones (La douche ...)
Le cash retiré, me voilà passer à l'hotel de ville, massif mais sans aucun charme; puis à la national Gallery.
La galerie nationale, expose toutes les prouesses artistiques norvégiennes en matière de peinture et de statuette, mais aussi celles des Francais (cocorico), et d'autres artistes européens. Faut dire tout de même que certaines peintures norvégiennes sont époustouflantes, pour faire scintiller les feux dans la toile. C'est sans aucun doute le plus gros musée de la ville.
Ensuite je m'aventure sur les "champs élysée" d'Oslo, sans aucune comparaison tout de même, qui se prolonge dans le coeur de la ville et ses boutiques discordantes. La cathédrale est elle même noyée dans toutes ces échoppes, si bien que tout autour de la nef, ce sont des boutiques qui l'encercle, dont deux vendeurs de Kebab! La cathédrale n'est pas une oeuvre sublime, et l'intérieur, bien que l'office ayant débuté, n'est pas non plus inoubliable.
Bon, là, ce sont des cordes qui tombent, alors je me réfugie à la gare centrale qui a l'air de faire partie d'un énorme centre commercial, si bien que tout est fléché entre les grandes marques de boutiques, les quais de trains, et les sorties pour les édifices alentours. Pour moi ce sera un café au lait (enfin il est là, c'est pas trop tôt: 12h40) et allez, on est en vacances, quelques bombons. Bon jusque là, Oslo ne me retient pas, voir même je suis surpris d'aussi peu de musée de taille, dans une capitale norvégienne. le temps doit y faire aussi certes.
Je sors de la gare pour allez voir l'opéra. Pour le coup, moi qui aime l'art nouveau, je suis servi. autant l'intérieur que l'extérieur, il est un cadeau à la ville et aux citoyens. C'est un batiments aux lignes angulaires et qui est apparemment posé là comme s'il était échoué, tout en même temps, chacun peu le parcourir, sur tous les niveau, ainsi que sa toiture car il est accessible à tous. L'intérieur, de formes arrondies et épurées, joue à la fois avec les espaces, la lumière et l'humain, qu'il soit badeau ou mélomane. J'aurais bien aimé le voir par beau temps, il doit "éclater" dans ce quartier tristounet.
Place au contemporain, puisque l'entrée en matière est faite. Alors là, ma pauvre Lucette, j'ai été déçu. Les deux musées, qu'il soit sur l'architecture ou l'art contemporain, sont d'un ennui et se résument à 3 salles chacun. Ce qui est enfermé à l'intérieur, est entre la psychiatrie, et le collage de bâtonnet d'esquimau. Oui il y a bien une chose qui m'a plu, allez deux! Il y a une pièce, au musée d'architecture, dévolu à une oeuvre gonflée, et dont on peut faire partie. C'est étrange, limite de l'ordre de Stanley Kubrick, mais on entre dans un halo gonflable, qui devient une pièce vivante, car on perçois les insufflations permettant de garder l'enveloppe in situ. La deuxième est dans l'autre musée, un ensemble de composition architecturale miniature, a partir de photo de zone de guerre, l'artiste recompose et habille ces lieux avec des batiments de sa composition.
Bon allez, je pensais pas en avoir aussi vite fini, avec ces musées, mais bon, en avant pour la forteresse militaire. Curieux que de pouvoir rentrer dans une enceinte de l'armée où les militaires sont contrôlés et pas les civils. Oh Puta.. revoilà ces satanés chinoiseries qui ne cessent de croire que tout leur appartient et qui sont prioritaire sur toutes les prises de vue.
Si il y a bien quelque chose à visiter, c'est bien la forteresse Akershuss. Le château des familles royales est tout simplement super, et très bien expliqué (en anglais certes, avec brochure en français). Des cuisines, au donjon, à l'église, jusqu'à la salle du trône, on s'y sent! Devant le château, il y a une sentinelle debout, stoïque, sans abris, qui porte le fusil d'assaut M16 à bras le corps, et tout ça sous la pluie sans trop bouger. Je vais surement proposé des stages à certains collègues, pour leur montrer les bons cotés du job
).
Aprés tout ça, pas grand chose d'autre à se mettre sous l'objectif, a part ce joli quartier renaissant de Aker Brygge, très art déco et futuriste, composé d'ilots à la fois d'habitat et affairiste. En bout se trouve un double musée d'art moderne: Astrup Fearnley Museum. En entrant je reconnais, une expo qui était passée au musée océanographique de monaco, consistant à découper des animaux en deux, dans du formol, et de les présenter des deux cotés cote à cote dans deux blocs distincts, pour en voir le coté doux, et le coté crade. quelques oeuvres sympas, et d'autres sorties surement d'une classe maternelle (et encore je me demande s'ils ne feraient pas mieux), après tout est dans l'interprétation comme dirait l'autre....
C'est sous une pluie fine mais humide que je me rentre, côtoyant la piste cyclable à haut rendement, le long de la mer, pour me diriger vers mon 10m2 mobile.
Heureusement, de jolis rayons de soleil ont transpercés le ciel pour m'offrir un repas agréable en extérieur à coté de mes voisins anglais. J'espère que le temps va se maintenir ainsi afin de visiter la dernière partie d'Oslo demain.